Lachon Hara

Etude du Jour - Numéro 31

Qu’Hachem apporte la guérison à tous les malades d’Israël et protège tout son peuple de cette épidémie et envoie le Machiah

La médisance – un faux plaisir

Il était une fois un homme fourbe qui se revêtit de vêtements luxueux et sortit dans la rue, ayant l’apparence d’un étudiant riche, de bonne famille. Un passant, qui venait de loin et ne connaissait personne dans cette ville, le croisa. Notre coquin engagea la conversation avec lui, cherchant à le circonvenir par ses paroles : avait-il besoin de quoi que ce soit, peut-être ne savait-il pas où aller dans cet endroit étranger ? … Lui-même était tout prêt à l’accompagner et à le guider où il voudrait. Il se trouvait qu’il était libre ce jour-là, ne travaillant pas et libre de son temps pour tenir compagnie à son hôte. Le nouveau venu se réjouit de cette chance à laquelle il ne s’attendait pas. Il remercia chaleureusement notre homme tout en se disant à part lui : voici la preuve qu’il est faux de croire que l’on ne trouve plus sur terre de gens de valeur. Notre rusé accompagna son invité un peu partout en ville, lui montrant rues et marchés et enfin, il lui déclara : « Puisque vous êtes mon invité, entrons dans un restaurant, je vous offrirai un bon repas, digne d’une personne de valeur telle que vous, et quant à l’addition, une telle somme entre nous n’est rien ! » Ils entrèrent donc dans un restaurant très cher. Le rusé dit à son hôte : « Je vous en prie, cher ami, commandez tout ce qui vous fait plaisir. La note est pour moi. Une autre fois, nous partagerons, mais pour l’instant, vous êtes mon invité »L’invité pour sa part n’avait pas de mots pour remercier son généreux amphitryon, qui le traitait avec tant d’amitié. Il commanda des mets délicieux et des boissons coûteuses, des desserts et toutes sortes de friandises. Vers la fin du repas, le rusé s’éclipsa et sortit discrètement du restaurant et lorsqu’arriva le moment de payer, l’invité n’eut d’autre choix que de régler lui-même l’addition de cet onéreux festin. Les arguments qu’il avança pour expliquer qu’en réalité ce n’était pas lui qui avait commandé ce repas, mais son compagnon, qui était encore assis près de lui quelques instants auparavant, ne servirent à rien. Le propriétaire du restaurant resta sur ses positions, affirmant qu’il ne connaissait personne d’autre que celui qu’il avait en face de lui et que c’était donc de lui qu’il réclamait le prix du repas. En fin de compte, cet homme rusé, que son hôte avait pris pour son camarade et ami pendant le repas, se révéla, au moment de payer, un véritable ennemi. Il en va de même pour celui qui accepte des propos médisants : au moment où le narrateur profère du Lachone Hara, le cœur de celui qui l’écoute est empli de sentiments d’amitié à son égard, il lui est même agréable d’entendre ces propos car il considère comme un ami celui qui lui livre ainsi ses pensées intimes. En revanche, dans le monde de vérité, lorsqu’arrive le temps de s’acquitter de ses dettes et que l’auditeur est tenu de payer pour avoir pris plaisir à écouter, seulement alors, il comprend combien élevé était le prix de cette amitié, et alors, d’ami qu’il était, il devient ennemi.

Michlé ‘Hafets ‘Haïm 

Fauter avec sa langue

L’un des envoyés du ‘Hafets ‘Haïm, chargés de commercialiser ses livres, le trompa et détourna à son propre profit une somme importante. Lorsque le Rav eut connaissance de la chose, il retira ses livres de la vente. Mais l’escroc ne s’était pas contenté de voler, il s’était également mis à dire du mal du ‘Hafets ‘Haïm, et comme il continuait à effectuer des tournées dans différentes bourgades pour y donner des cours, lorsqu’on lui demandait pourquoi le Rav avait cessé de vendre ses livres, il répondait qu’il avait été amené à comprendre que là non plus, il n’y avait pas de vérité. Il ne s’écoula pas un an que l’homme fut frappé de paralysie de la langue. Alors, il se repentit de sa faute et envoya son épouse demander pardon au ‘Hafets ‘Haïm en son nom. Le Rav bénit le malade en lui souhaitant une totale guérison et remit même à la femme – malgré la situation financière précaire où il se trouvait à l’époque – une somme de 25 roubles pour les soins. Il se produisit un incident du même genre avec un important rabbin, qui, étant tombé malade, écrivit au ‘Hafets ‘Haïm et lui demanda pardon pour avoir méprisé la valeur de ses ouvrages, disant qu’il voyait dans sa maladie une punition pour son attitude. Le ‘Hafets ‘Haïm lui répondit immédiatement qu’il se désolait du malheur de son correspondant mais qu’il était certain que ce n’était pas à cause de lui que ce dernier était puni ; il lui souhaitait une complète guérison et lui demandait pardon de lui avoir causé de la souffrance …

Pour L’élévation de l’âme de Hanna Lina Bat Lola Laure za’l