Lachon Hara

Etude du Jour - Numéro 33

Qu’Hachem apporte la guérison à tous les malades d’Israël et protège tout son peuple de cette épidémie et envoie le Machiah

L’importance d’étudier les lois concernant la maîtrise du langage

Et sache que l’essentiel, afin de ne pas en venir à proférer du Lachone Hara ne se
fait pas uniquement par la force de la volonté mais également par l’étude
quotidienne, fût-ce d’un petit paragraphe, des lois du Lachone Hara et des
concepts moraux qui s’y rapportent. Ça n’est qu’ainsi que l’on peut se guérir de
cette faute, en connaissant tous les détails des interdits de Lachone Hara et de
Rékhilout, tant ceux énoncés dans la Torah que ceux expliqués dans le Chass,
ainsi que les enseignements du Midrach à ce sujet. C’est du reste ce que disent
nos Sages : comment faire pour ne pas en venir à proférer du Lachone Hara ? En
s’occupant de Torah.

Toutefois, il faut aussi savoir que même l’étude ne sera efficace qu’à condition de
prendre sur soi de tout son cœur, au moment où l’on apprend, de veiller à ne pas
transgresser toutes ces interdictions.

C’est pourquoi on commencera par connaître parfaitement toutes les lois du
Lachone Hara ; on les révisera jusqu’à en être complètement imprégné et savoir
exactement quel type de propos doit être surveillé. De cette façon, on pourra se
débarrasser de la plupart des mauvaises habitudes que l’on avait jusqu’alors dans
ce domaine. Ensuite, une étude hebdomadaire devrait se révéler très utile. Tout
dépend néanmoins de la nature de chacun. En effet, pour certaines personnes, il
restera nécessaire de vérifier chaque jour où elles en sont de leur maîtrise du
langage.

De manière générale, il convient de s’abstenir de parler à chaque fois que nous ne
sommes pas parfaitement sûrs que ce que l’on va dire est exempt de Lachone
Hara, de Rékhilout ou d’incitation à la querelle. Et même si le mauvais penchant
nous fait valoir qu’au contraire, il s’agit là d’une Mitsva grâce à laquelle nous
mériterons le monde futur, il ne faut pas l’écouter et ainsi, il est certain que nous
n’aurons pas à être jugés par le Tribunal divin au sujet de ces fautes. Car, même si
en fin de compte, en l’occurrence, il avait été permis de parler, lorsqu’on nous
demandera, là-haut, « pourquoi n’as-tu pas blâmé tel ou tel ? C’était pourtant
une Mitsva ! »
, nous pourrons répondre : « Mais j’avais un doute et c’est
pourquoi je me suis tu »
, en vertu du principe « Chev Véal Taassé Adif » (ne pas
agir est préférable en cas de doute). En revanche, si l’on a parlé alors qu’on aurait
dû se taire, on ne pourra pas invoquer le doute pour lever notre culpabilité
puisque justement, le doute aurait dû nous faire taire.

‘Hovat Hachmira

Une machine complexe et rapide

Bien que la Torah accorde une importance particulière à la surveillance du
langage, il n’en reste pas moins qu’il nous faut veiller également à nos yeux, nos
oreilles, nos mains et nos autres membres afin de ne pas les utiliser de façon
contraire à la volonté divine. Je voudrais illustrer ceci par une parabole : cela
ressemble à un homme qui a reçu de la part du roi 248 métiers à tisser et une
grande quantité de laine et de lin pour confectionner de la belle marchandise.
Ainsi, il peut s’enrichir s’il travaille bien et en outre, il recevra des marques
d’honneur de la part du roi, qui verra sa production et la vantera devant les
autres monarques, satisfait qu’il se trouve dans son royaume de tels artisans.
Dans le cas contraire, si l’homme abîme le travail, il aura des comptes à rendre
sur tout. On a également remis à cet homme une autre machine à tisser, grande,
fonctionnant à la vapeur et pouvant rapporter à elle seule autant que tous les
autres métiers, du fait de son extrême rapidité ; en revanche, faute d’être
surveillée convenablement, elle gâcherait autant d’ouvrage que toutes les autres
machines réunies. Par conséquent, bien qu’il faille contrôler sérieusement tous
les métiers à tisser, la machine à vapeur, elle, demandera une surveillance
permanente, car un arrêt d’une heure équivaudrait à la perte du travail fourni
pendant ce temps par toutes les 248 autres. Il faudra donc, non seulement veiller
à ce qu’elle ne s’arrête pas de fonctionner mais également à ce qu’elle marche
correctement car la moindre défaillance technique provoquerait une très grande
perte.

Le roi, c’est Le Roi des rois, Hachem et les 248 métiers à tisser représentent les
248 membres et organes de notre corps. Nous avons reçu de D.ieu un
commandement positif en regard de chacun de nos membres et organes, comme
si chacun d’entre eux disait à l’homme, fait une Mitsva avec moi afin de mériter,
grâce à moi, le monde futur, ainsi que nous le voyons dans le Midrach. Le grand
métier à tisser, c’est la force de la parole que D.ieu a implantée en nous et grâce à
laquelle nous pouvons nous élever autant qu’avec tous les autres membres
réunis et qui est rapide à l’ouvrage comme l’éclair, puisqu’en quelques instants,
nous pouvons apprendre plusieurs mots et qu’à chaque mot, nous réalisons le
commandement positif d’étudier la Torah. Or, pour chaque Mitsva accomplie, un
ange défenseur est créé pour intervenir en notre faveur. C’est ce que veut dire le
verset de Michlé (19,4) « la fortune ajoute de nombreux amis » : c’est-à-dire, grâce
à la richesse que procure la Torah (l’homme acquiert de nombreux défenseurs) ;
c’est là l’explication du Gaon de Vilna sur ce verset de Michlé. Le cas n’est pas le
même, en revanche, pour les autres Mitsvot, qui demandent du temps avant d’
être réalisées.

Nous savons que le texte du « Echet ’Haïl » qui apparaît dans Michlé (31,10-31)
fait allusion à la Torah et se termine par les mots « de nombreuses filles ont été
valeureuses et toi, tu les as toutes surpassées » (verset 29), qui signifient : chaque
Mitsva augmente notre valeur, notre force et notre puissance pour accéder au
repos dans le monde futur, ou encore, selon le sens littéral : chaque Mitsva
réalisée produit un soldat préposé à notre défense. Mais toi, la femme vertueuse,
tu les surpasses toutes, car un moment d’étude de la Torah créé plusieurs
centaines d’anges, et lorsque l’homme accomplit ce qui lui incombe, D.ieu est
content de lui, ainsi qu’il est écrit (Téhilim 104,31) « Hachem sera content de ses
créatures »
, et Il le vante là-haut, ainsi qu’il est écrit (Yéchayahou 49,3) « Israël que
je vante »
. Puisque la parole possède une telle force lorsqu’elle est utilisée
correctement, nous pouvons comprendre qu’à l’opposé, si l’on s’en sert mal, elle
peut créer des centaines d’anges accusateurs en un très court laps de temps, car
elle est rapide comme l’éclair. C’est la raison pour laquelle la Torah accorde une
importance particulière à la surveillance du langage.




’Hovat Hachmira, introduction

Pour L’élévation de l’âme de Hanna Lina Bat Lola Laure za’l