Ai-je le droit de le refaire le kiddouch pour acquitter les autres ? Quel est l’interdit de boire du vin non pasteurisé d’un non-chomer Chabbat ?

 

Chalom Rav,

  1. Chabbat si je fais kidouch avant de manger, ai je le droit de le refaire au moment de manger pour acquitter les autres ?
  2. Quel est l’interdit de boire du vin non pasteurisé d’une personne non chomer Chabbat ?
    C’est interdit d’en boire si elle ouvre la bouteille ou si elle verse de la bouteille ?
    Comment faire si on n’a pas le choix et qu’on va vexer la personne ?

Merci
Kol touv

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Voici les réponses à vos questions :

  1. Un kidouch n’est valable que si on mange un repas de pain ou de mézonot juste après, c’est-à-dire dans la demi-heure qui suit.
    • Consultez ce lien.
      • Donc quand vous faites le kidouch, vous devez manger après cela.
    • Si vous voulez le refaire pour d’autres personnes ensuite, vous pouvez le refaire, mais il est préférable qu’eux-mêmes le fassent s’ils savent le faire.
      • Néanmoins la coutume est que, même s’ils savent le faire, vous pouvez aussi les rendre quitte.
    • S’il y a parmi eux des hommes, ce sera un homme qui devra faire le kidouch pour rendre quitte toutes ces personnes et non vous-même.
  2. Un juif qui transgresse le Chabbat publiquement devant 10 juifs pratiquants a, à certains égards, un statut de non-juif.

Dans cette mesure, s’il touche au vin qui n’a pas été cuit, il l’interdit.
Dans le cas d’un juif de ce type, s’il verse le vin d’une bouteille dans un verre, ce qui a été versé par lui dans le verre est interdit mais ce qui reste dans la bouteille est autorisé.

A propos d’une personne mé’halel Chabbat qui fait le kidouchconsultez ces liens.

Si le vin a été cuit auparavant, le non-juif ou le juif non chomer Chabbat ne l’interdit pas par son contact.
Mais attention, il n’est pas clair que tout vin pasteurisé soit considéré comme cuit.
Il faut que la pasteurisation ait atteint au moins la température de 80° Celsius, ce qui n’est pas toujours le cas.
Il faudra donc vérifier cela.

Le rav Ovadia Yossef Zatsal écrit (Halikhot Olam, Tome 7, p.158) qu’il y a un certain avis qui dit que si la personne qui transgresse Chabbat publiquement fait néanmoins le kidouch, il n’interdit pas le vin par son contact.
Cet avis ne fait pas l’unanimité, mais le rav tranche quand des cas de grande nécessité, on pourra compter sur cet avis.

Vous me posez la question « comment ne pas vexer la personne si on n’a pas le choix ».
Dites-lui tout simplement que vous n’avez pas envie de boire, et si vous n’avez pas le choix, prenez le verre, posez le sur votre bouche comme si vous buviez, mais laissez les lèvres fermées afin que pas une seule goutte ne puisse rentrer dans votre bouche.

En deux mots : faites semblant d’en avoir un peu bu.

Si la personne qui fait le kidouch est mé’halel Chabbat, le mieux est que vous disiez en même temps que lui le kidouch à voix basse sans qu’il s’en rende compte, et que vous regardiez la bouteille de vin, et qu’après qu’il ait fini le kidouch et qu’il vous sert aussi à boire, vous faites semblant de boire de son verre mais ne buvez pas, mais buvez par contre une quantité d’au moins 44 ml de vin de la bouteille.
S’il vous sera dur de boire cette quantité de la bouteille, vous pouvez compter sur le fait que parmi tous les convives, il y aura au moins 44 ml du vin qui se trouve dans la bouteille qui sera bu par eux.

Il faudra néanmoins qu’ils boivent ce vin avant de faire nétilat yadaïm et motsi ; il faudra aussi qu’ils pensent qu’il s’agit aussi du vin du kidouch et qu’ils aient donc eux aussi dit le kidouch à voix basse.

Donc si vous trouvez une autre personne (vous serez deux ensembles), et si chacun boit 22 ml (ce qui est vraiment très très peu), vous n’aurez pas de problème, mais il faudra que vous deux disiez le kidouch à voix basse en regardant la bouteille de vin.

Chabbat Chalom

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

 

Référence Leava : 65878
Date de création : 2015-04-29 19:21:21