Je n’adhère pas du tout aux idées du témoignage de Révital.

 

Chalom Rav Chaya

Je voulais vous faire part de mon ressenti concernant la lettre de Revital qui est parue sur votre site.
La diffusion de ce texte me dérange car elle induit l’idée que cette pauvre jeune fille est morte parce qu’elle n’a pas suffisamment été tsnoua.

C’est terrible de pouvoir penser que D.ieu serait aussi cruel pour lui ôter la vie à cause du fait qu’elle souhaitait se faire belle comme toute jeune fille de son âge.
Qu’elle ait pu penser cela avant sa mort, c’est son affaire mais le diffuser comme un témoignage et un garde fou pour les autres au vu de sa fin tragique, j’avoue ne pas adhérer du tout à cela.

Je ne sais pas s’il y a eu d’autres réactions à cela mais en tout cas c’est la mienne.
Quel est votre avis à ce propos ?
Merci de votre réponse

 

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Corinne,

Voici un message à lire…

Et voici mon avis à ce propos :

N’étant ni Hachem, ni Ses anges, ni Son secrétaire, nous ne pouvons pas savoir pourquoi une personne souffre 

  • Néanmoins, si cette jeune fille a fait son introspection et pense, ou du moins induit, qu’il y a une relation de cause à effet entre sa souffrance et le fait qu’elle n’était pas pudique, elle a tout à fait le droit de penser que les deux choses sont liées.
  • Nous ne pouvons pas dire ce genre de choses sur une personne extérieure à nous car les raisons de la souffrance sont des choses cachées, et vu que nous ne sommes pas des prophètes pouvant dévoiler les choses cachées, de quel droit pourrions-nous nous permettre d’émettre des hypothèses sur les raisons de la souffrance d’une personne ?
  • En revanche, la personne elle-même peut faire une introspection et sentir qu’il y a un rapport direct entre sa souffrance et une mauvaise action qu’elle aurait faite.

Ceci dit, si sa conclusion est vraie, je ne pense pas qu’il soit juste de dire comme tu dis, « que D. serait aussi cruel pour lui ôter la vie à cause du fait qu’elle souhaitait se faire belle comme tout jeune fille de son âge ».

  • D’abord, la logique nous dicte que même si elle a souffert en expiation du péché de manque de tsniout, il est clair que ce péché n’est pas la seule raison de sa souffrance, il y a eu certainement beaucoup d’autres raisons qui ont provoqué cette souffrance, raisons qu’elle et nous ignorons mais qui peuvent être soit des souffrances d’amours, soit l’expiation d’autres péchés de sa réincarnation présente, soit de vies antérieures.
  • Néanmoins, si elle-même conclut que la non-tsniout y est pour quelque chose, ce n’est pas nous qui avons le droit de l’infirmer, nous pouvons simplement suggérer qu’à part cette raison, il y a eu aussi d’autres raisons qui ont provoqué ces souffrances.
  • Il se peut aussi que ce péché fût vraiment la raison essentielle de cette souffrance (péché de la réincarnation présente seulement ou, plus vraisemblablement il me semble, avec celui de sa/ses réincarnation(s) passée(s)
    (cf. le cours Morts jeunes, pourquoi ?) :Tout dépend quelle est la nature de son âme, peut-être est-ce une très grande âme très pure qui, après avoir reçu une éducation religieuse, en s’habillant de façon provocante, a passablement abîmé son âme.

Il faut bien comprendre que la tsniout est le tikoun le plus important qu’une femme peut faire sur Terre comme je l’ai dit dans mes derniers cours de façon orale :

  • Des femmes ayant pris contact avec moi et ayant commis de graves péchés m’ont demandé un tikoun qui assurerait qu’elles arriveront au olam haba sans aucune tâche de leurs péchés.
  • Ne voulant pas prendre la responsabilité sur moi-même d’une chose aussi importante, j’ai contacté une haute autorité rabbinique qui elle non plus n’a pas voulu prendre la responsabilité de la réponse elle toute seule et s’est réunie avec les plus grands kabbalistes de Jérusalem qui ont tranché qu’il était inutile pour ces femmes de faire des tikounim tels que 87 jours de jeûnes de suite si elle a eu une relation nida, 216 jeûnes si elle a eu une relation avec un non-juif, 325 jeûnes si elle a eu une relation adultère, etc.
  • Ils ont répondu que le plus grand tikoun pour une femme était de se renforcer en tsniout.

Nous voyons par cela que la tsniout peut réparer des péchés qui auraient nécessité des milliers de jours de jeûnes de suite (dans le cas où elle aurait fait plusieurs fois les péchés susmentionnés).
Il s’agit donc évidemment d’une chose extrêmement importante, surtout à notre époque où nous sommes très proches de la fin et le monde est submergé de débauche surtout au niveau des yeux qui sont rivés sur les femmes non pudiques.
Il est clair qu’il s’agit de l’essentiel du tikoun des femmes sur terre.

  • J’ai un élève dont la belle-sœur est décédée à l’âge de 20 ans dans un accident qui m’a raconté que sa belle-sœur est apparue en rêve sa femme, sœur de la défunte, pendant les sept jours de deuil, lui disant qu’au jugement d’en haut, le point sur lequel on était le plus exigeant et pointilleux était la tsniout.

Il se peut donc que cette jeune fille (Revital) qui avait certainement une très grande âme ait souffert à cause de cela, ce n’est pas cruel de la part de D. compte tenu que la souffrance n’est que dans le monde du fini et qu’une tâche dans l’éternité à une valeur éternelle.

Il est possible que pour des personnes qui ont une âme moins élevée, le « nettoyage » de tâche au niveau de la tsniout aurait pu s’obtenir par beaucoup moins de souffrances donc tout dépend de qui on est et de la source de notre néchama.
(Attention, je ne parle que de la souffrance et non de son décès, il se peut qu’elle dût de toute façon mourir jeune, sans souffrances, et que D. ait préféré qu’elle meurt dans les souffrances).

Cette fille, ayant fait son introspection, n’a pas trouvé d’autres péchés que le manque de tsniout duquel faire dépendre sa souffrance.

Je pense donc que la vérité est plutôt dans le sens qu’elle a évoqué, prenant en compte qu’elle avait une très haute âme, chose exigeant un degré de propreté, de pureté, donc de « nettoyage » beaucoup plus grand compte tenu de sa grande proximité à D. Il se peut que cela nous soit dur à concevoir dans la mesure où nous sommes tellement habitués à voir des femmes non pudiques que ce péché est devenu hélas une chose normale et tout à fait banale.

  • On oublie ainsi bien vite la gravité de ce péché mais le fait est qu’il est extrêmement grave, comme il est écrit dans la torah : « Lo yiré békha ervat davar véchav mé-a’harékha, D. ne verra pas en toi une nudité car il te quittera ».
  • Il est clair que lorsque l’on fait n’importe quel péché, cela provoque que la chékhina quitte ‘Am Israël avec tous les malheurs que cela implique.
  • Néanmoins, pourquoi le fait que la chékhina nous quitte n’est marqué dans la Torah que dans le cadre du péché de non-tsniout ?
    Pour nous indiquer que ce péché est celui qui a le plus de capacité de provoquer cela, plus que tous les autres péchés.

En conclusion :

Je ne le répéterai jamais assez, il est évident que la tsniout est une des mitsvot les plus importantes et à nous de bien assimiler cette idée qui habituellement dérange notre yetser hara.

Ceci dit, à propos des réactions, tu peux aller constater sur le site qu’elles sont plutôt positives.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

 

Référence Leava : 11676
Date de création : 2011-01-14 00:01:18