30 sivan 5770
Kévod haRav,
Quels sont les critères pour faire chalia’h tsibour ?
- Un homme qui ne met pas la kippa peut-il l’être ?
- Un qui ne met pas le talith ?
- Un garçon ayant atteint le guil ‘hinoukh ?
- Quelqu’un qui ne comprend pas ce qu’il lit ?
Merci d avance.
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Dan,
La Guémara dans traité Taanit page 16b fait une dracha à propos du verset dans Jérémie, chapitre 12 verset 8 :
« Elle a donné de la voix contre moi,
c’est pourquoi je l’ai prise en haine ».
La Guémara dit qu’il s’agit du chalia’h tsibour qui n’est pas hagoun.
Quels sont les critères d’un chalia’h tsibour hagoun ?
Comme l’écrit le Choul’han Aroukh, Ora’h ‘Haïm chapitre 53, alinéa 4 :
Quel est le chalia’h tsibour qu’on considère comme hagoun ?
- Celui qui n’a aucun avéra ;
- qui n’a jamais eu une mauvaise réputation,
même dans sa jeunesse ; - qui est humble ;
- qui est aimé par le public ;
- qui sait bien chanter,
- qui a une belle voix
- et qui est habitué à lire dans la Torah Néviim et Ketouvim.
Le Choul’han Aroukh cite ici des qualités qui sont des qualités qu’il faut avoir a priori… mais il est rare de trouver toutes ces qualités dans un seul homme.
Quels sont les critères rendant une personne impropre à être chalia’h tsibour, même a posteriori ?
- D’abord, il ne peut pas avoir moins que l’âge de 13 ans ;
- on devra aussi vérifier s’il a déjà deux poils au pubis,
car étant donné qu’il doit rendre quitte le tsibour
(on ne peut pas compter sur la ‘hazaka qu’à l’âge de 13 ans, il a déjà deux poils, il faut bien le vérifier)
A propos d’un chalia’h tsibour qui ne comprend pas ce qu’il lit :
- Bediavad (a posteriori), sa prière est valable.
Effectivement, dans le même chapitre du Choul’han Aroukh, alinéa 5, dans la note du Réma, il est écrit que si on a le choix entre un am haarets qui a une belle voix et que le public aime, et un garçon de 13 ans qui comprend ce qu’il dit et qui n’a pas une belle voix, le garçon de 13 ans a la priorité.
Mais nous voyons donc que dans le cas où nous n’avons pas un garçon de ce type mais que nous n’avons que quelqu’un qui ne comprend pas ce qu’il dit, il peut néanmoins être chalia’h tsibour a posteriori.
A propos du fait qu’il ne porte pas la kipa :
- On peut aussi autoriser bédiavad dans la mesure où un homme ne peut être chalia’h tsibour que s’il a transgressé des péchés graves, tels que:
- ‘hilloul Chabbat,
- se raser à la lame,
- intenter un procès à un juif hors du cadre d’un din Torah
- (Kaf ha’Haïm, alinéa 31 ;
- Michna Broura alinéa 82),
- ou qu’il fréquente des filles…
Mais étant donné que le din de la kipa est ou une ‘hassidout, ou une obligation dérabannan (c’est une ma’hlokète), bédiavad, la prière de ce chalia’h tsibour est valable mais il est clair qu’a priori, il faut tout faire pour choisir le meilleur des chli’hé tsibour.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 9605
Date de création : 2010-06-11 15:06:54